Homélie fête du baptême de Jésus
Abbé Jean Compazieu | 3 janvier 2015
Textes bibliques : Lire
Dimanche dernier, nous fêtions l’Epiphanie du Seigneur. A travers les mages, le Christ était manifesté au monde païen. Aujourd’hui, à l’occasion de son baptême, il est manifesté à Jean Baptiste et à tous ceux qui sont avec lui. Cette fête d’aujourd’hui nous parle d’abord de l’Esprit Saint. La Bible nous apprend qu’il intervient dans tous les grands événements de l’histoire du Salut : “Dès qu’il fut baptisé, les cieux s’ouvrirent. Il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui”… “La voix du Père se fit entendre : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis tout mon amour, écoutez-le.”
Les textes bibliques qui précèdent l’Evangile nous préparent à accueillir son message. Nous avons entendu le prophète Isaïe : son message a été écrit pour des exilés. Après quarante ans d’exil, certains n’étaient pas très décidés à rentrer en Palestine. Isaïe leur annonce que la Parole de Dieu est efficace. La terre promise comblera tous leurs besoins. L’alliance entre Dieu et son peuple continuera. Mais pour que cette alliance soir possible, il faut une réponse effective de le part des hommes : “Prêtez l’oreille, écoutez, cherchez, que le mécréant revienne vers le Seigneur, mes pensées ne sont pas vos pensées…” C’est ainsi que le prophète nous prépare à accueillir les fruits du baptême.
Dans la seconde lecture, saint Jean nous parle de l’Esprit Saint, de l’eau et du sang. L’Esprit de Pentecôte témoigne de la condition divine du Christ. Du baptême jusqu’à la croix, nous découvrons en lui le Fils de Dieu. Il nous rejoint dans notre humanité. Comme le disait le pape Jean-Paul II, il est celui qui a donné les hommes à Dieu et Dieu aux hommes. Et dans l’Evangile de saint Jean, nous lisons que Dieu a tellement aimé le monde qu’il lui a donné son Fils unique.
L’Evangile de saint Marc nous rapporte l’événement du baptême de Jésus. Ce baptême donné par Jean Baptiste était un geste de pénitence. Ceux qui demandaient à le recevoir manifestaient qu’ils se reconnaissaient pécheurs. Ils étaient plongés dans les eux du Jourdain et en ressortaient purifiés. Cette démarche les engageait sur la route d’une véritable conversion. Or voilà que Jésus est là. Il se tient au milieu de tous ces gens qui demandent à Dieu de les apaiser. Bien sûr, lui, le Fils bien-aimé du Père n’avait pas de péché à se faire pardonner. Alors pourquoi demande-t-il à recevoir ce baptême de conversion ?
Certains répondent qu’il a voulu donner l’exemple. C’est sans doute bien, mais il nous faut aller plus loin. La démarche de Jésus a une signification unique. Il faut savoir que le mot “baptême” signifie “plonger”. Au jour de son baptême, Jésus, pur de tout péché, a été plongé dans l’eau du Jourdain. Il en est ressorti porteur de tout le péché du monde. Il l’a pris sur lui pour nous en libérer. Quant à nous, au jour de notre baptême, nous avons été immergés dans l’amour qui est en Dieu, Père, Fils et Saint Esprit. Ce jour-là, Jésus nous a dit : “Tu es mon enfant bien-aimé.”
Jésus n’avait pas besoin de ce baptême donné par Jean Baptiste. Il n’avait pas de péché à se faire pardonner. Mais il a tenu à rejoindre tous les hommes pécheurs. Il a pris sur lui tous leurs péchés et toutes leurs misères. Avec nous, il porte sa croix et nous la portons avec lui. Notre vie peut être marquée par bien des faiblesses, des histoires tourmentées ou malheureuses. Mais le Seigneur est là. Il nous rejoint. Avec lui, c’est l’espérance qui renaît. La bonne nouvelle est annoncée aux pauvres, les pécheurs sont pardonnés, les malades sont guéris et relevés. Quand Jésus est là, plus rien ne peut être comme avant.
En recevant ce baptême, le Christ a manifesté sa complète solidarité avec le Père et sa généreuse docilité envers les pécheurs. Il nous rappelle que l’amour de Dieu et l’amour du prochain sont inséparables. On ne peut pas vivre en enfant de Dieu sans vivre ensemble comme des frères, solidaires les uns des autres. Le Christ nous donne le témoignage d’un amour passionné pour Dieu et pour l’humanité. Et c’est sur ce chemin qu’il veut nous conduire. Nous savons bien que ce n’est pas gagné. Dans notre vie, il peut y avoir des inclinations mauvaises qui nous éloignent de l’amour. Pensons à l’orgueil, l’égoïsme, la malhonnêteté. Mais le Seigneur est toujours là. Il ne se lasse jamais de nous offrir son pardon. Là où le péché a abondé, son amour a surabondé.
Depuis notre baptême, nous sommes habités par la présence du Christ en nous. Comme les apôtres, nous sommes invités à “rester avec lui” pour nous laisser enseigner. Cette rencontre avec lui ne peut que nous transformer. Comme les amis de Jésus, nous pourrons porter et diffuser la bonne nouvelle dans le monde d’aujourd’hui. C’est en vue de cette mission qui nous supplions le Seigneur : “Que ton Esprit repose sur nous comme il a reposé sur Jésus. Ainsi, en rencontrant nos frères et nos sœurs, nous apprendrons à te rencontrer toi-même. Amen
Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, Dimanche en Paroisse, Guide Emmaüs des dimanches et fêtes (JP. Bagot), Homélies pour l’année B (Amédée Brunot),
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Je remercie tous ceux et celles qui m’ont envoyé leurs voeux de nouvel an. Je ne peux pas répondre à tous individuellement car vous êtes plus de 3700 abonnés. Je vous souhaite à tous une bonne et belle année 2015. Puissions-nous être comme l’étoile qui conduira les chercheurs de Dieu jusqu’à la crèche du Christ Sauveur. P. Jean
Merci pour cette superbe homélie. Notre Seigneur est merveilleux !
MERCI père pour vos homélies, proficiat ad multos annos
Merci pour l’homelie, qui m’aide beaucoup a preparer la liturgie dans ma paroisse.
Je vous remercie de vos commentaires. Par curiosité, je suis allé voir le dossier des “indésirables”. Il y avait 870 messages, absolument imbuvables, tous en langue étrangère. C’est pour cette raison que tous les commentaires sont en attente de modération. Mais rassurez-vous, les fautes d’orthographe ne sont pas censurées. Bonne semaine à tous
Isaïe nous dit : “prêtez l’oreille, écoutez, cherchez, que le mécréant revienne vers le Seigneur”… Prêtez l’oreille, écoutez, oui, écoutez : Dieu vous aime; pour vous racheter, il a donné son Fils unique pour tous, pour les bons et les mécréants.
Qu’il m’est difficile, d’accepter cette folie de Dieu qui nous demande d’aimer le prochain comme soi-même ? l’amour de Dieu et du prochain sont inséparables ? quand on voit tout ce qui se passe dans le monde : viols, prises d’otages, assassinats, tueries sans état d’âme. On tue au nom de Dieu ! quel horrible massacre, quelle barbarie, ce matin en plein jour. Mon Dieu, je ne peux pas. Pardon.
Seigneur Jésus, toi le Pur, le Saint, le Saint de Dieu, tu t’es fait petit enfant, tu es né d’une femme, tu as vécu une vie d’homme, tu as respecté la loi, tu t’es abaissé pour nous relever. Tu as accepté le baptême de conversion, tu n’en avais pas besoin en l’acceptant, tu nous as plongés avec Toi pour nous laver, nous purifier. Tu as porté tous nos péchés jusqu’à mourir sur une croix; on t’offense et tu pardonnes. Toujours à la recherche du pécheur. C’est toujours Toi qui fais le premier pas;
Tu t’es abaissé, Dieu t’a relevé :
T’écouter, Seigneur, c’est aimer et pardonner.